Cette première projection publique du projet Webdoc a réuni un certain nombre d'acteurs très différents de la même vie locale.
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Comment une ville qui fut le creusé de tous les espoirs peut-elle être le terreau de toutes les désillusions ?
C’est en substance la question qui a traversé le public de la première projection du Webdoc, hier soir en la salle des arts et loisirs.
En toile de fond : deux petits films d’une vingtaine de minutes chacun réalisés au fil des rencontres par Sylvie Coren et Pierre Bouteiller, de Carmen Productions pour le compte du conseil régional de Picardie et de la ville de Tergnier.
Le premier traite du Tergnier d’hier ; de l’âge d’or du Chemin de fer, de la Cité modèle de Raoul Dautry, de la richesse d’une vie sociale tirée par une industrie lourde florissante et dans laquelle chacun et chacune aspirait à prendre et à tenir sa place.
Le deuxième traite du Ternois actuel en grande partie désindustrialisé ; de la difficulté de sa Jeunesse à s’y insérer sur le marché local de l’emploi, de la résignation qui met à mal les rêves et de la musique qui aide à mettre des mots sur les maux. Une situation que résume avec un désarmant réalisme Nordine depuis son quartier Roosevelt : « la crise , c’est depuis que je suis tout petit. »
Deux époques ; au moins trois générations et, au final, une question qui s’impose en filigrane comme la seule qui vaille puisque de la réponse qu’elle suscitera dépendra le sort de la collectivité : comment réinventer la vie sociale dans un univers où le travail n’est plus le premier facteur d’intégration ?
Entre les adaptations aux contraintes du marché du travail et celles de la ville à l’épanouissement de ses habitants hors du marché du travail, chacun y est allé hier de son petit bout de piste.
Les vertus de la communication
Ce n’est qu’un début : trois autres soirée similaires à celle d’hier suivront d’ici la fin juin dont la prochaine, le 31 mai, sera consacrée à la projection de films courts sur le thème du travail.
Celle du 7 juin se déroulera sous la forme d’une projection débat autour d’un film réalisé avec des Ternois sur le thème de Tergnier en 2040.
La troisième enfin, consistera à la mi juin en une projection de films d’archives sur Tergnier.
Le fruit de ce travail de longue haleine sera mis en ligne d’ici le mois de septembre mais l’équipe de Carmen Productions restera à demeure une année encore : « le temps de faire jaillir des idées, des envies ; de donner aussi des idées aux politiques car tous ensemble, on sera peut-être plus intelligent. »
Un « Tous ensemble » qui met en relief les vertus de la communication.
« On ne défend bien que ce que l’on aime et on aime bien que ce que l’on connaît » : ce propos-là date des années trente ; il est de Raoul Dautry. La richesse des échanges suscités hier par la projection des deux petits films démontre qu’il est de toutes les époques et de toutes les cultures.
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